Quand divers morceaux de viande mijotent lentement au four dans des cocottes en fonte et parfument la maison d’odeurs alléchantes, il y a de quoi faire fondre le cœur des grands amateurs de viande! Le braisage est une méthode de cuisson traditionnelle qu’utilisaient déjà nos grands-mères et qui permet non seulement de préparer des plats succulents, mais aussi d’utiliser tout l’animal. Cette technique se prête notamment aux morceaux de viande qui contiennent une grande quantité de tissu conjonctif et qui ne sont donc pas adaptés au barbecue. Et ce sont précisément ces morceaux-là qui, s’ils sont cuisinés correctement, présentent de nombreux avantages.
Le braisage désigne une méthode de cuisson consistant à préparer à couvert un ou plusieurs morceaux de viande dans une cocotte. En général, la surface extérieure est préalablement dorée en saisissant la viande quelques instants. Les morceaux traditionnellement utilisés pour le braisage sont plutôt durs. En les faisant cuire de longues heures, ils deviennent bien tendres. Sous nos latitudes, on accompagne généralement les viandes braisées de légumes tels que le céleri-rave, les carottes, le poireau et les oignons. La cocotte doit toujours être remplie d’un liquide (fond, bière, vin ou un mélange de tout ceci) pour que la viande braisée et les légumes, ou les autres accompagnements, ne brûlent pas au fond de la cocotte et que la viande soit bien tendre et bien juteuse.
En général, il est préférable d’utiliser une viande qui est très dure à l’état normal. Cette dureté est due à la grande quantité de collagène, autrement dit de tissu conjonctif, présente dans ces morceaux. Et c’est précisément ce tissu conjonctif qui donne au morceau de viande son goût si savoureux une fois braisé.
Les morceaux plus nobles (comme le filet) ne sont pas faits pour la cuisson braisée! Ils contiennent peu de tissu conjonctif et peu de matières grasses. Ils deviennent secs et durs.
Voici nos coups de cœur pour une viande braisée:
Vous avez l’eau à la bouche? Découvrez dans cet épisode quelques recettes de plats braisés que nous avons testées nous-mêmes. La rubrique «Braiser: la recette de base» vous offre des conseils utiles pour préparer tous vos plats.
Pour préparer des plats braisés, il vous faut seulement un faitout ou une cocotte ainsi qu’un four, une plaque de cuisson ou un feu. On peut aussi utiliser une poêle normale avec un couvercle comme solution de fortune. Il est important que le couvercle soit à peu près hermétique, sinon cela risque d’avoir des conséquences négatives sur la tendreté et la jutosité de votre plat braisé. Autrement, tout ce dont vous avez besoin, ce sont des légumes, un morceau de viande adapté à la cuisson braisée, des épices, des herbes aromatiques, du vin, un fond (ou un autre liquide) et du temps. Nous vous invitons à lire notre idée de recette plus bas.
La cuisson a lieu au four, sur une plaque de cuisson ou au feu. Il faut toujours poser un couvercle sur la cocotte pour éviter de ne pas trop perdre de liquide.
Le braisage est aussi possible à feu ouvert, et le résultat est fantastique. Cependant, le contrôle de la température est très compliqué avec cette méthode et requiert une certaine expérience. Mais pour progresser, il faut essayer! Alors, lancez-vous!
Grâce au braisage, les inconvénients des morceaux de viande durs deviennent des avantages. Comme nous l’avons évoqué précédemment, le tissu conjonctif joue un rôle important. S’il est indésirable dans les biftecks à griller, nous en avons besoin pour un plat braisé afin d’obtenir de bons résultats.
Le tissu conjonctif ou collagène est une protéine de structure qui donne au muscle sa forme et son maintien à différents niveaux. Malheureusement, il est aussi très coriace et ne ramollit pas vraiment à la température à cœur souhaitée pour un bifteck à griller (50 °C à 60 °C).
Non, pour que le collagène devienne tendre, il faut plus de puissance et plus de temps. En effet, à partir de 70 °C environ, température à laquelle n’importe quel steak serait bien trop cuit, il se transforme en gélatine. Et c’est précisément cette gélatine que nous voulons obtenir. La gélatine est incroyablement tendre, juteuse et elle a un goût remarquable bien typique.
Pour maximiser l’effet de la chaleur pour notre viande braisée, nous avons besoin d’un liquide comme du vin, de la bière ou un bouillon de viande (fond) dans notre cocotte. Si le couvercle est à peu près hermétique, nous n’avons pas besoin de beaucoup de liquide. Le fond de la cocotte doit simplement être bien recouvert. Une fois la cocotte chaude, une partie du liquide présent au fond s’évapore et enveloppe la viande de vapeurs chaudes, ce qui garantit un transfert de chaleur optimal.
La chaleur à une température à cœur supérieure à 70 °C a pour effet de dénaturer (= causer la coagulation des protéines) la structure du collagène dans la viande. Ainsi, la capacité de rétention d’eau et la consistance du collagène changent considérablement, et le plat braisé devient merveilleusement juteux et tendre. À basse température aux alentours de 70 °C, voire moins, ce processus dure très longtemps et requiert plutôt une cuisson sous vide. Lors du braisage, la température à cœur est donc nettement supérieure à 70 °C, voire tout juste inférieure au point d’ébullition du liquide contenu dans la cocotte, afin d’obtenir de bons résultats. La transformation du collagène en gélatine a ainsi lieu plus rapidement, et nous avons un résultat incomparable en l’espace de quelques heures. Pour le braisage, la température doit être réglée de manière à ce que le liquide ne bouille pas. Celui-ci doit juste faire quelques petites bulles de temps en temps, c’est-à-dire frémir.
Le braisage est une méthode de cuisson relativement ancienne qui consistait à poser une cocotte en fonte directement sur les braises d'un feu. La marmite était fermée le plus hermétiquement possible à l'aide d'un couvercle et recouverte de charbons ardents, de sorte que la chaleur puisse également agir par le haut.
Il est bon de savoir :
La cuisson à l'étouffée est également appelée "braisage". Braiser vient à l'origine du terme français désignant les braises qui s'éteignent dans un feu. Aujourd'hui, le verbe "braiser" signifie "mijoter" en allemand.
L'idéal est de braiser au four et d'utiliser une cocotte en fonte. Ensuite, on fait revenir un morceau de viande approprié dans la cocotte, on l'enlève et on éteint avec un liquide comme du vin, du fond, de la bière, du bouillon (ou une combinaison des deux). Le fond doit être recouvert d'au moins 2 à 3 cm. De nos jours, le plat braisé est souvent presque recouvert de liquide. Ajoutez maintenant quelques légumes comme des carottes, du céleri et des poireaux et placez la viande par-dessus. Affiner le tout avec des herbes comme le romarin, le thym, le laurier, les clous de girofle et l'anis étoilé. Couvrir et mettre au four à environ 140°C jusqu'à ce que la viande soit tendre et moelleuse.
Les avis divergent quelque peu à ce sujet. Traditionnellement (et uniquement recommandé avec un couvercle bien fermé), on ne recouvre que le fond (2-3 cm) de liquide. Ainsi, la viande ne cuit que dans la vapeur et non dans le liquide lui-même. Aujourd'hui, on ajoute souvent plus de liquide, de sorte que le rôti braisé est recouvert aux ¾ de liquide. Les deux fonctionnent très bien, mais le résultat gustatif est différent.
Cela dépend de la température et de la taille du rôti braisé. Plus le rôti braisé est grand et plus la température du four est basse, plus le processus est long. Une température à cœur de 70°C à 80°C est souhaitable. Pour un rôti braisé avec beaucoup de tissus conjonctifs, pour 4 à 5 personnes, il faut compter 3 à 5 heures.
À condition que le couvercle soit étanche et que la vapeur ne s'échappe pas, on peut faire mijoter un plat braisé très longtemps. Le rôti braisé, tout comme les garnitures, deviennent tout simplement de plus en plus friables. Mais il y a aussi un risque de dessèchement. Dans la réalité, il y a toujours un peu de vapeur qui s'échappe de la casserole, ce qui fait qu'à un moment donné, il n'y a plus de liquide dans la casserole et que le contenu brûle.
Lors de la cuisson à l'étouffée, le liquide qui frémit dans la cocotte et sa vapeur rendent les morceaux de viande tendres et moelleux. Le collagène épais se transforme alors en gélatine tendre et juteuse.
Toujours avec un couvercle ! Sinon, la cuisson à l'étouffée ne fonctionne pas. Lorsque nous préparons quelque chose sans couvercle et que la viande est entièrement recouverte de liquide, on parle plutôt de "bouillir" ou de pot-au-feu.
Les arômes complexes issus de la réaction de Maillard (c'est-à-dire la couche brune qui se forme lors de la cuisson) se dissolvent également dans le bouillon et lui donnent ses notes gustatives incomparables.
En principe, la cuisson à l'étouffée est plutôt recommandée au four. Mais si l'on n'a pas d'autre possibilité, on peut aussi faire chauffer la cocotte sur la cuisinière. Dans ce cas, le liquide dans la cocotte doit seulement frémir et non bouillir.